Le village Chen Jiagou Ć la province Henan fut le berceau du Taiji quan style Chen oĆ¹ Ć chaque gĆ©nĆ©ration surgissaient des MaĆ®tres des arts martiaux remarquables.
A la 17ĆØme gĆ©nĆ©ration, comme MaĆ®tre Chen Fake sāĆ©tait illustrĆ© techniquement, il devenait dāoffice le “reprĆ©sentant” de ce style.
Quand il quitta son village Chen Jiagou et sāinstalla Ć la capitale, Beijing devint ainsi le foyer de rencontre du Taiji quan style Chen.
A la fin de la “RĆ©volution Culturelle”, la vie normale reprit ses droits. Les activitĆ©s culturelles et artistiques refirent surface. Le milieu des arts martiaux se restructura de fond en comble. Mais les dix ans de la RĆ©volution Culturelle avaient laminĆ© la pratique du Taiji quan au village Chen.
Pour prĆ©server ce patrimoine culturel, le SecrĆ©taire du parti Ć Chen Jiagou envoya une lettre Ć Feng, pour lāinviter Ć enseigner son art au village. Sentant la signification dāune telle mission, se souvenant des enseignements des MaĆ®tres Chen et Hu, Feng accepta de bon cÅur.
Ainsi, vers 1979, en trois voyages succesives, les connaissances authentiques quāil avait acquises avec maĆ®tre Chen Fake furent transmises intĆ©gralement aux pratiquants du village initiĆ©s dĆ©jĆ aux pratiques ancestrales et qui vinrent aussi Ć Beijing pour se perfectionner.
Aujourdāhui, le solide dĆ©veloppement du Taiji quan au village Chen Jiagou est liĆ© Ć la contribution de Feng pendant ces annĆ©es quatre-vingt.
En repensant Ć ces moments passĆ©s au village Chen, en tenant compte des Ć©volutions rĆ©centes et en voyant lāavenir du Taiji quan, Feng Zhiqiang sāest remĆ©morĆ© une parole du maĆ®tre Hu Yaozhen : “Les arts martiaux chinois ne sont pas la propriĆ©tĆ© dāune famille ou dāune seule Ć©cole, mais bien le patrimoine du peuple chinois et de lāhumanitĆ© tout entiĆØre.”
Quelques anecdotes sur la “force surhumaine”.
Vers les annĆ©es soixante, Feng travaillait dans une usine mĆ©tallurgique Ć Beijing.
Un jour, une panne sāest produite sur le cĆ¢ble dāune remorque, une machine lourde de 500kg Ć©tait sur le point de tomber. Les ouvriers couraient dans tous les sens, affolĆ©s. Travaillant juste Ć cĆ“tĆ©, en voyant la scĆØne, Feng fonƧa dessus, prit la machine dans les bras et la dĆ©posa par terre, pendant que les autres se remettaient de leur Ć©motion. Ils questionnaient Feng : “Connais-tu le poids de cette machine ? Au lieu de lāesquiver, pourquoi lāas-tu au contraire rĆ©ceptionnĆ©e ? As-tu seulement pensĆ© aux consĆ©quences ?”
Feng rĆ©pondit : “Sur le coup, je ne pense Ć rien. Jāai simplement āĆ©coutĆ©ā mon cÅur. Je ne sais mĆŖme pas comment jāai fait pour aller en dessous de la machine, ni comment je lāai tenu dans mes bras. Mais jāai senti une chaleur partir de mon Dan tian , longer mon dos et monter vers ma tĆŖte et jāai pris la machine.”
Dāordinaire, ses collĆØgues savaient que Feng pratiquait les arts martiaux mais ils nāavaient aucune idĆ©e de son niveau. LĆ , ils ont pu voir de leurs propres yeux sa puissance surhumaine.
Depuis, tout le monde fut au courant quāun “superman” travaillait Ć lāusine mĆ©tallurgique. Pas mal de jeunes voulaient tester Feng. Ce dernier les Ć©vitait rĆ©guliĆØrement.
Un grand gaillard, ayant servi dans lāarmĆ©e et ayant entendu les “exploits” racontĆ©s sur Feng, cherchait Ć les voir de visu.
Un jour, Feng en plein travail Ć©tait accroupi Ć cĆ“tĆ© dāune machine. Le jeune, voyant cette bonne occasion, sāapprocha de Feng par derriĆØre en douceur pour le pousser et le renverser par terre. Mais Ć peine lāavait-il touchĆ© quāil fĆ»t projetĆ© lourdement par terre. Cette projection lui a clouĆ© le “bec” dĆ©finitivement.
Il y avait un maĆ®tre des arts martiaux qui, nāayant jamais cru Ć lāefficacitĆ© du Taiji quan, demandait Ć tester Feng Ce dernier Ć©tait dāaccord. Alors le MaĆ®tre commenƧa par donner un coup, une vrille de Feng le fit projeter en arriĆØre. Puis, Feng lui demanda de le pousser fort. Avec un tour du centre Dan tian accompagnĆ© dāun “Heng Ha” , la personne sāest vue jeter et tomber au sol. Elle a mis un bout de temps pour revenir Ć elle-mĆŖme.
A cette Ć©poque, dans lāusine, il y avait une Ć©quipe de lutte chinoise formĆ©e de douze gaillards bien solides sur leurs jambes. Un jour, Feng qui passait devant leur salle dāentraĆ®nement, fut assailli par la bande voulant comparer leur force avec Feng. Alors, sans pouvoir leur refuser et amusĆ© par leur idĆ©e, Feng leur dit: “Cāest simple. Il vous suffit de vous mettre Ć la queue leu-leu et me pousser de toutes vos forces”. Les lutteurs pensaient : Chacun de nous est fort comme un roc. Avec lāĆ©quipe rassemblĆ©e, Ƨa vaudra une poussĆ©e de quelques milliers de kg. Comment ne pas le renverser! Trop bonne occasion ! Alors, ils se mirent lāun derriĆØre lāautre, le premier mit ses mains contre le ventre de Feng et “un, deux, trois”, ils poussĆØrent tous en avant. Feng ne bougea pas dāun pouce. Tout Ć coup, le ventre de Feng fit un tour et les douze grands gaillards tombĆØrent par terre. LĆ , ils sāinclinĆØrent devant la force surhumaine de Feng.
Un scĆ©nario similaire sāĆ©tait produit en 1987, Ć lāoccasion du Meeting International de Wushu Ć Shenzhen. Un Ć©tudiant Ć©tranger qui voulait tester le niveau de Feng, avait formĆ© une queue de sept personnes. Le rĆ©sultat fut pareil que prĆ©cĆ©demment. Depuis, lāĆ©tudiant en question nāa cessĆ© dāexprimer son admiration.
Actes de bravoure.
Un jour, dans les annĆ©es cinquante, en rentrant de son travail, Feng traversait un Hutong. Soudain, il entendit au loin des cris fĆ©minins qui appelaient au secours. Il se prĆ©cipita vers elle. Trois jeunes voyous tentaient dāarracher la bicyclette dāune jeune fille. Voyant Feng sāapprocher, chacun le menaƧa de son couteau en lui criant: “Tāoccupes!!”.
Furieux, Feng leur lanƧa : “Justement, je vous ai croisĆ© et je vais māoccuper de vous !”
ImmĆ©diatement, il fit tomber le premier Ć terre. Le deuxiĆØme lui fonƧa dessus avec le poignard.
Feng, aprĆØs esquiva la lame, dāun coup au poignet, il lui fit lĆ¢cher lāarme et fit plier lāadversaire en deux. Le troisiĆØme lāattaquait dĆ©jĆ par derriĆØre.
En exploitant cet Ć©lan, Feng lui appliqua la prise “Freiner avec la taille et appuyer avec le coude”. Le troisiĆØme voyou fut projetĆ© par terre.
Avec la peur et la douleur mĆŖlĆ©es, les trois se sont sauvĆ©s aussi vite quāils purent.
Feng accompagna la jeune fille jusque chez elle mais avant que les parents aient eu le temps de sortir le remercier, il repartit et disparut dans la foule.
Apporter la fiertĆ© Ć son pays en transmettant lāart authentique.
Septembre 1981, un collĆØgue de lāInstitut de PĆ©kin de Wushu rendait visite Ć Feng, lāair embarrassĆ©. Voici son histoire :
Un occidental, maĆ®tre en arts martiaux est venu Ć PĆ©kin.
Connaissant plusieurs styles et techniques de combats aussi bien occidentaux quāorientaux et ayant parcouru plusieurs pays dāAsie du sud-est, il Ć©tait dƩƧu de ne pas avoir rencontrĆ© un “collĆØgue” Ć sa hauteur, aussi espĆ©rait-t-il quāen Chine, ses rencontres seraient plus fructueuses dans ce domaine.
LāInstitut de Wushu lāavait introduit dans quelques Ć©changes mais il nāen Ć©tait guĆØre satisfait.
Finalement, il avait mentionnĆ© le nom de maĆ®tre Feng. DāoĆ¹ la visite de ce collĆØgue.
En entendant cette “invitation”, Feng nāavait pas rĆ©agi. En son fort intĆ©rieur, il se disait :”Primo, je viens de prendre la retraite, quelque rĆ©cupĆ©ration pour ma propre santĆ© est nĆ©cessaire. Secundo, jāai pris de lāĆ¢ge, les challenges ne sont plus pour moi. Tertio, un Ć©change avec un ‘Ć©tranger’ va induire une consĆ©quence sur le plan international: si tu gagnes, tu sauves lāhonneur de ton pays, mais tu ne peux en aucun cas provoquer de la blessure physique.”
Mais voyant lāair implorant de son ami, finalement il accepta.
ArrivĆ© Ć lāInstitut de Wushu, Feng invita le maĆ®tre occidental Ć lui montrer quelques prises.
– “Et alors ?” Demanda le maĆ®tre occidental.
– “Tu es trĆØs puissant sur la moitiĆ© supĆ©rieure de ton corps mais tu āflottesā en bas car tu nāes pas enracinĆ©.” Lui rĆ©pond Feng.
Par fausse modestie, Ć©videmment non convaincu, le maĆ®tre occidental le pria dāĆŖtre plus explicite.
Feng rĆ©pondit : “Dāaccord ! Tu attaques et je rĆ©ceptionne.”
Lāoccidental lui fonƧa dessus, en dĆ©ployant toute sa puissance.
Au mĆŖme instant, Feng dĆ©tend ses Ć©paules, relĆ¢che ses coudes, ses deux mains partent du bas et parent vers le haut, son pied droit insĆ©rĆ© naturellement vers lāentrecuisse du maĆ®tre occidental. En Taiji quan, cette prise est appelĆ©e “surprendre le haut, occuper le bas” et “transformer pour vider”.
Alors lāoccidental, ayant frappĆ© dans le vide, donc sentant toute son Ć©nergie vidĆ©e, ne pressentait rien de bon. SimultanĆ©ment, une chaleur partait des doigts de Feng et atteignait la poitrine de lāadversaire qui fut projetĆ© en arriĆØre, contre le mur. Cette prise est appelĆ©e “La force unifiĆ©e en un point” et “quatre onces dĆ©vient les mille livres .”
Comme rĆ©veillĆ© aprĆØs un cauchemar, le maĆ®tre occidental ne saisit pas comment il sāĆ©tait abĆ®mĆ© contre le mur, sans avoir eu lāimpression de recevoir un coup quelconque.
Il voulut faire un autre essai.
MĆŖme rĆ©sultat pour ce deuxiĆØme essai.
Devant ce bonhomme chinois Ć lāair paisible de trente ans plus Ć¢gĆ© et plus petit dāune tĆŖte, le maĆ®tre occidental dit : “MaĆ®tre Feng, votre force interne est trĆØs puissante, vous reprĆ©sentez ce pouce ajoutĆ© Ć celui-ci.” tout en montrant ses deux pouces pour lui exprimer lāexceptionnelle maĆ®trise martiale.
Feng rĆ©pondit en sortant son petit doigt : “En Chine, je reprĆ©sente ceci, Il existe beaucoup de maĆ®tres plus forts que moi.”
– “Ah oui ! OĆ¹ peut-on les rencontrer ?”
– “Ils habitent un peu partout en Chine. Certains habitent dans les hautes montagnes, dāautres sont cachĆ©s dans les bois, en ermitage.”
A partir de ce moment, le maĆ®tre occidental se mit Ć pratiquer le Taiji quan, lāenseigna en Occident et se rendit rĆ©guliĆØrement Ć Beijing pour rendre visite Ć MaĆ®tre Feng.
DĆ©monstration des grands maĆ®tres Ć Shanghai.
En juillet 1982 fut organisĆ©e Ć Shanghai une dĆ©monstration nationale des maĆ®tres Taiji quan.
Lāeffervescence crĆ©Ć©e par cet Ć©vĆ©nement dans le milieu des arts martiaux Ć©tait comparable Ć la tempĆ©rature dāun mois estival : trĆØs Ā« chaud ! Ā» Et lāÅil de ce “cyclone” Ć©tait justement la venue de Feng
Il y avait deux raisons de ce “pic”:
PremiĆØrement, tout le monde attendait Ć voir de visu ce personnage ayant mis fin au dĆ©fi “venant dāoccident.”
DeuxiĆØmement, Feng participait Ć la soirĆ©e sans ĆŖtre accompagnĆ©, laissant aux organisateurs le choix de ses partenaires. Ainsi, cāĆ©tait lĆ une occasion rare de voir dāauthentiques confrontations en poussĆ©e de mains.
Le premier partenaire Ć©tait un pratiquant de Taiji quan. AprĆØs contact, une vrille de Feng le projeta contre la tribune officielle dont il renversa les tasses et les verres. Une salve dāapplaudissements des spectateurs retentit dans la salle.
Une nouvelle rencontre eut lieu en plein air sur le terrain dāentraĆ®nement de lāInstitut des Sports. La deuxiĆØme personne Ć©tait un maĆ®tre en casse, technique de qigong dur. Il Ć©tait connu Ć Shanghai pour ĆŖtre “intraitable”.
Effectivement, dĆØs contact, le partenaire ne laissait aucun rĆ©pit Ć Feng. Mais il fut āretournĆ©ā et projetĆ© par terre ; au deuxiĆØme contact, il Ć©tait envoyĆ© Ć plusieurs mĆØtres, en rasant le sol ; au troisiĆØme essai, il Ć©tait Ć nouveau “sorti” latĆ©ralement.
Ainsi tous les invitƩs et spectateurs purent admirer des techniques de haut niveau, la maƮtrise et le travail de Feng.
Et surtout, les paroles du maĆ®tre de casse exprimĆØrent ce que toute lāassistance en pensait :
“Le travail de MaĆ®tre Feng est un travail authentique. Son Taiji est le vrai ātaijiā.”
Depuis, une vĆ©ritable relation de MaĆ®tre āDisciple sāest Ć©tablie entre eux.
Du coup, “Feng Zhiqiang : Taiji authentique” devint le sujet favori des milieux des arts martiaux de Shanghai.
A la demande des pratiquants, Feng resta trois mois Ć Shanghai pour enseigner le Taiji quan. Beaucoup de pratiquants dāautres styles, se joignirent Ć ses cours.
Durant son sĆ©jour, rĆ©guliĆØrement, des personnes, sous mille prĆ©textes, cherchĆØrent Ć se confronter Ć lui. Chaque fois, Feng prit soin de bien “doser” ses prises.
Tout le milieu des arts martiaux de Shanghai devint admiratif du haut niveau technique de Feng et de son respect pour la noblesse des arts martiaux.
Il sāy Ć©tait fait beaucoup dāamis.
Promotion du Taiji quan Ć travers le monde.
Si Chen Fake a Ć©tĆ© le premier Ć avoir portĆ© le Taiji quan style Chen depuis sa pratique familiale villageoise jusquāĆ Beijing la capitale et lāavoir rendu accessible au grand public; si Chen Zhaokui, fils de Chen Fake, a Ć©tĆ© le premier Ć vulgariser cette pratique Ć travers les petites et moyennes villes chinoises, alors, on pourrait dire que Feng est celui qui a le plus investi dans lāenseignement et la promotion de ce style Ć travers le monde entier,
A partir de 1984, lāannĆ©e oĆ¹ pour la premiĆØre fois, Feng fut invitĆ© officiellement au Japon, le Taiji quan style Chen et lāĆ©cole de Feng commencĆØrent Ć ĆŖtre connus Ć lāĆ©tranger.
Depuis presque vingt ans, Feng a visitĆ© maints pays : Japon, CorĆ©e, Mexique, Etats-Unis, Singapore, Suisse, SuĆØde, Finlande, Hollande, Espagne, Hongkong, en y animant des confĆ©rences et des stages et en renforƧant sans cesse les liens culturels entre la Chine et ces pays.
Chaque annĆ©e, en recevant des stagiaires venus des cinq continents, dāune trentaine de pays, il contribue Ć faire connaĆ®tre cet art traditionnel chinois, le Taiji quan, aux quatre coins du monde.
Le Japon est le pays le plus visitĆ© par Feng. Depuis 1984, il sāy rend presque tous les ans. Ses stagiaires y sont pour la plupart des enseignants de Taiji quan ou des pratiquants de Judo, de KaratĆ© ou dāAĆÆkido.
Immanquablement, le milieu des arts martiaux japonais lui demande “des Ć©changes techniques”, Feng essaie de les satisfaire, en montrant toute la subtilitĆ© de son art. Et les maĆ®tres Sumo ont beaucoup apprĆ©ciĆ© ses techniques dāenroulement de la soie “Chansi jing”.
MĆŖme le responsable du Hapkido corĆ©en venu exprĆØs au Japon pour y rencontrer Feng se montra particuliĆØrement admiratif devant son travail interne de Hunyuan Taiji neigong.
A lāextĆ©rieur de la Chine, le milieu des arts martiaux qualifie Monsieur Chen Fake comme “le saint” en Boxe – Quansheng, Monsieur Hu Yaozhen comme “lāĆ¢me” en boxe āQuanshen. En ce qui concerne Feng Zhiqiang, ayant hĆ©ritĆ© lāenseignement de ces deux Ć©minents maĆ®tres, les Japonais lui ont rĆ©servĆ© les plus grandes honneurs, en le qualifiant de “plus haut reprĆ©sentant chinois en Taiji quan”, “Taiji quan et Hunyuan qigong ā le monde Ć Feng Zhiqiang”, “Le Kung-fu de Feng profond comme la mer”.
Ses Ć©crits sont traduits en japonais et dix huit associations dāarts martiaux japonais se sont regroupĆ©es en “Centre japonais de recherche du Feng Zhiqiang Taiji quan” et de nouvelles Ć©coles se crĆ©ent en intĆ©grant les techniques du Taiji quan chinois, avec comme nom Taiji judo, Taiji karatĆ© ou taiji aĆÆkido.
En 1986, une tournĆ©e culturelle chinoise a eu lieu Ć travers les Etats-Unis et le Mexique, organisĆ©e par lāInstitut de Wushu de PĆ©kin. MaĆ®tre Feng en faisait partie.
Il a aussi assistĆ© au “Meeting des arts martiaux U.S”.
Partout oĆ¹ il Ć©tait, cāĆ©tait un ballet incessant de visiteurs, dāĆ©lĆØves, de challengeurs, chinois, occidentaux, noirs amĆ©ricains, Feng les recevait de bon cÅur.
Son noble esprit et son haut niveau technique ont permis aux arts martiaux chinois de reprendre la place quāils auraient dĆ» toujours occuper et ont beaucoup changĆ© les prĆ©jugĆ©es sur le Kung-fu Wushu comme: Le Wushu chinois nāest que “poing fleuri et pied qui tricote”[21] ou encore “Les techniques martiales chinoises ont disparu.”
Les Chinois dāoutre-mer prĆ©nommaient Feng : “Le reprĆ©sentant du Taiji, lāart national authentique”. Un boxeur noir lāappelait: “Kung-fu papa.”
En 1988, lors dāun sĆ©jour de stage Ć Singapore, Ć peine descendu Ć lāInstitut national de Singapour, Feng a reƧu la visite dāun maĆ®tre des arts martiaux qui excellait en combat libre -Sanda, cascadeur dans des films de kung-fu, trĆØs connu dans les pays du Sud-Est asiatique. Il disait que depuis fort longtemps quāil entendait le nom de Feng, voulait faire quelques “Ć©changes techniques” avec lui. Il sāĆ©tait confrontĆ© au boxeur Ali qui nāavait pas eu lāeffet escomptĆ©, mĆŖme Ć la troisiĆØme frappe. Ali disait que la boxe chinoise est incroyable.
Voyant que les hĆ“tes ne parvenaient pas Ć dĆ©courager ce maĆ®tre cascadeur, Feng accepta le challenge sur place malgrĆ© la fatigue du voyage. AprĆØs coup, ce monsieur, ravi, affirma : “Elle est bien vĆ©ridique votre renommĆ©e.” Il en profita pour sāinscrire Ć tous les stages organisĆ©s, y compris le Taiji quan, le qigong, le taiji bĆ¢ton et le tuishou. En tenant compagnie Ć maĆ®tre Feng quotidiennement, quatre mois aprĆØs, il avait Ć©normĆ©ment progressĆ©.
MaĆ®tre Feng est quelquāun dāintĆØgre. Il a refusĆ© de sāinstaller Ć lāĆ©tranger et dĆ©clinĆ© les invitations privĆ©es Ć forte rĆ©compense financiĆØre en disant toujours : “Ma racine est en Chine.” Et il sāefforce dans ses actes et paroles Ć privilĆ©gier la patrie, le peuple, lāhonneur de lāĆ©cole et la morale.
Laisser un hƩritage Ʃcrit.
MaĆ®tre Feng possĆØde non seulement une forte technique mais aussi une profonde culture dans les Ć©crits des arts martiaux. Il sait rassembler de plusieurs courants ce qui est juste et bon. GrĆ¢ce au cumul de ses expĆ©riences pratiques et Ć la transmission orale de ses maĆ®tres, il a rĆ©ussi la synthĆØse des diffĆ©rents courants et condensĆ© par Ć©crit des principes essentielles.
Depuis une dizaine dāannĆ©es, on ne compte plus les livres Ć©ditĆ©s et les articles parus, ainsi que des dizaines dāenregistrement vidĆ©o. RĆ©guliĆØrement, ses Ć©crits paraissent dans les magasines spĆ©cialisĆ©s chinois et Ć©trangers, expliquant le sens profond du Taiji quan, dĆ©voilant des exercices gardĆ©s secrets jusquāĆ prĆ©sent, ramenant lāauthenticitĆ© dans lāentraĆ®nement et dĆ©veloppant lāidĆ©e de la prĆ©servation du Taiji quan.
Tout ceci a soulevĆ© un fort Ć©cho parmi les collĆØgues, trĆØs apprĆ©ciĆ©s des pratiquants. Certains de ses livres ont Ć©tĆ© traduits en langues Ć©trangĆØres et rĆ©-Ć©ditĆ©s plusieurs fois. Pour dāautres, les droits dāauteurs ont Ć©tĆ© achetĆ©s par les Ć©diteurs Ć©trangers.
Ces Ć©crits de maĆ®tre Feng reprĆ©sentent le fruit de recherche et dāexpĆ©riences de toute une vie consacrĆ©e Ć cet art. Cāest un bien prĆ©cieux cadeau pour le dĆ©veloppement du Taiji quan et une impulsion pour le rayonnement mondial des arts martiaux chinois.
MaĆ®tre Feng rĆ©pĆØte souvent : “Si le Taiji quan peut contribuer au bien-ĆŖtre et la prĆ©servation de la santĆ© de lāHumanitĆ©, cāest bien lĆ ma plus grande rĆ©compense et mes vÅux les plus chers.”